lundi 8 juillet 2013

Focus : Aude Cenga

Aude Cenga est l’une des nouvellistes qui ouvrent la collection Micro de Walrus (dont on a déjà dit beaucoup de bien ici). Ayant déjà rencontré le style de l’auteur, je me suis précipitée sur ses deux nouvelles pour aller au-delà des extraits lus çà et là. 




Les Saigneurs

Résumé de l’éditeur : À Abaddon, ce cloaque nauséabond, on rate sa vie et on se suicide pour tuer le temps. Les humains s’accommodaient de la situation jusqu’au jour où les vampires décident de révolutionner le paysage audiovisuel abadonnien. Ils produisent un nouveau genre de télé-réalité, fun et familial, où les candidats s’entretuent en direct pour gagner quelques billets. Les créatures profitent de l’engouement pour sélectionner leurs futurs membres grâce au concept phare : Deviens un vampire. Et les jurés ont leur propre conception de la perfection.


Le résumé m’a séduite et j’ai été heureuse de découvrir que l’humour noir qui le caractérise se retrouve aussi dans la nouvelle. L’idée de la télé-réalité vampirique est sympathique mais ne serait pas grand-chose sans l’angle choisi par l’auteur, sans la dérision et le cynisme de son écriture. Tout repose sur le fait que l’humanité sombre petit à petit dans la déchéance et la grisaille, plus rien ne les intéresse et même les télé-réalités les plus absurdes ou les plus horribles ne suffisent pas à maintenir leur attention. L’émission Deviens un vampire permet un sursaut d’intérêt chez les téléspectateurs et on découvre alors que les vampires profitent plus de la vie que l’humanité qui se contente de la suivre sur ses écrans.
Une nouvelle à prendre au troisième ou quatrième degré servit avec un cynisme des plus savoureux.



Anastasis


Résumé de l’éditeur : Perdu dans un blizzard terrible au milieu des montagnes américaines, Lodrick fait une sinistre rencontre qui va changer sa vie à tout jamais. De retour en France quelques semaines plus tard, ce n’est plus le même homme : tiraillé par une faim carnassière et sans limites, il semble possédé par une présence diabolique. Samia, sa compagne, ne le reconnaît plus. Pire, elle sent la peur l’envahir une fois rentrés à la maison : l’amour se change en terreur et l’appartement en tombeau. Car celui qui est revenu du désert glacé n’est plus Lodrick : c’est un ennemi, un envahisseur. Une menace sombre plus vieille que l’Humanité elle-même, et qui est bien décidée à prendre le pouvoir.


Tout comme Les Saigneurs, Anastasis, fait preuve d’un humour noir, sombre, qui filtre souvent avec l’horreur mais qui m’a tout de même fait sourire à plusieurs reprises. Ici aussi, nous sommes en présence de créatures sorties des peurs les plus enfouies des hommes mais la comparaison s’arrête là. Anastasis est un texte cruel, sans concession, violent et empli de rage. Si j’ai trouvé le début bien mené, j’ai eu l’impression, par la suite, que l’auteur a préféré mettre en avant les ambiances et les descriptions au détriment d’une intrigue un peu plus développée. Je suis ressortie de ma lecture un peu frustrée par le manque d’explications de fond mais la tête emplie d’images terrifiantes.



Pour lire les nouvelles n'hésitez pas aller voir la page de l'auteur sur le site des éditions Walrus

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